Cécile BEAUPAIN – vièle, viole & voix
Gayané DONEYAN – flûtes à bec
Richard MAYGNAN – guiterne, cistre & percussion
Le manuscrit de Chypre est, avec ceux de Chantilly et de Modène, l’un des trois plus importants recueils musicaux de la toute fin du XIV° siècle. Le style de cette musique, que l’on qualifie aujourd’hui d’ « ars subtilior », combine des mélodies douces et suaves à des rythmes complexes.
En effet, les deux ou trois voix qui composent chacune des pièces s’enchevêtrent les unes aux autres de manière si raffinée, usant à merveille de l’art de la syncope, qu’il faudra attendre le XX° siècle ou changer de continent pour retrouver des jeux rythmiques aussi élaborés !
Cette écriture rappelle d’ailleurs la finesse de l’architecture de style gothique flamboyant et ses magnifiques cathédrales qui ont fleuri tout au long du XIV°, dont celle de Nicosie, capitale de l’île de Chypre, celle-ci ayant appartenu au Royaume de France du début du XIII° jusqu’à la fin du XV° siècle. Sur les cinq fascicules restés anonymes qui composent le manuscrit, deux sont consacrés à la musique religieuse, un aux motets et les deux derniers à des formes poétiques (ballades, virelais et rondeaux). Ces poèmes sont écrits en langue française. Ils évoquent l’amour courtois, mais peuvent aussi avoir une thématique mariale. La beauté universelle de cette musique permet d’enrichir notre image de cette période lointaine.