Jean GIROUD

Jean GIROUDNé à Pont-Audemer (Eure) le 19 Avril 1910, Jean Giroud fut l’élève de Marcel Dupré (orgue), de Paul Dukas (composition), d’Alfred Cortot (piano) et d’André Pirro (musicologie). Ayant la chance d’habiter Paris et très attiré par le rôle liturgique de l’orgue, il bénéficia également de l’enseignement de Joseph Bonnet et Charles Tournemire. Nommé sur concours organiste de l’église métropolitaine Saint Louis de Grenoble en mai 1934, il fut un des prestigieux représentants de cette grande génération d’organistes français nés dans les premières décennies du XXème siècle, pour qui les rapports entre l’art musical et la liturgie ont été quelque chose de fondamental. Extrêmement convaincu et convaincant à ce sujet, Jean Giroud a présidé aux destinées de la musique sacrée à cette tribune pendant plus de 60 ans, défenseur infatigable du plain-chant, de la polyphonie de qualité, et de l’orgue dont il fut l’un des très grands interprètes ardent et inspiré.

Familier de Maurice Ravel qui l’assura de son amitié jusqu’à sa mort, de Strawinsky, Auric, Britten, Dallapicola, et de penseurs comme Claudel, Guitton ou Maritain, une amitié exceptionnelle de plus de 50 ans le liait à Olivier Messiaen, de même qu’avec Gaston Litaize, Pierre Cochereau et tant d’autres personnalités tant françaises qu’étrangères dont beaucoup ne sont plus.

Musicologue hors série, il a introduit l’enseignement de la musicologie à l’université de Grenoble où a été créé, grâce à ses efforts, un diplôme : D.E.U.G. Lettres-Arts, section musique et musicologie.

Il dirigea la chorale universitaire de Grenoble dont la réputation devint internationale. Sa qualité lui a valu d’être associé par contrat à la firme de disques Erato. En 1973 cette chorale se vit attribuer le « Grand Prix international du disque » pour l’interprétation des œuvres vocales a cappella de Francis Poulenc, sous la direction de Jean Giroud.

II fut un chercheur, auquel on doit de nombreuses études de musicologie et un compositeur fécond dont les œuvres musicales couvrent un registre très large : orgue, piano, orchestre, musique de chambre, musique de film, polyphonie vocale. Pour exemple : ses Images pour un chemin de Croix sur le texte de Paul Claudel, et sa Toccata pour l’Élévation.

Jean Giroud fut une figure racée d’organiste, un combattant intransigeant de la médiocrité et du conformisme. Sa carrière d’organiste et de chef de chœur le conduisit à travers toute l’Europe. Mais il fut surtout un musicien dont l’axe essentiel de la vie artistique fut son activité de musicien d’Église.

Jean Giroud enseigna l’orgue, aux conservatoires de Grenoble, Strasbourg, Chambéry. Il fut également chargé de cours aux conservatoires de Nice et Annecy.

Chevalier de la Légion d’Honneur et de l’Ordre National du Mérite, officier des Palmes Académiques et commandeur dans l’ordre Pontifical de Saint-Grégoire-le-Grand, Jean Giroud s’est éteint le 31 janvier 1997 à Grenoble.